La Diplomatie Culturelle Togolaise en souffrance !!!

Publié le par Jean-Luc Gbati Sonhaye

Le monde actuel est un monde dans lequel la diplomatie joue un grand rôle dans les échanges internationaux et la représentation des différents Etats au sein de l'espace public international. Ce qui sous-tend aujourd'hui la mondialisation. Ce nouveau concept qui, depuis une dizaine d'année, est la source de toutes les préoccupations internationales, favorise l'émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux enjeux.

Les échanges internationaux étant de nos jours devenus trop complexes, le contexte international, engendré par les bouleversements socio-économico-politiques du 20ème siècle, ne laisse aux pays en voie de développement que peu de champ d'action sur la scène internationale. La culture apparaît dès lors comme un des derniers vecteurs d'influence.

Ce nouvel enjeu géopolitique de la culture devrait amener les pays en voie de développement en général et le Togo en particulier à redéfinir leur politique culturelle internationale en vue de soutenir leur politique à travers le monde, d'où la diplomatie culturelle.

Or force est de constater que ces pays ne sont pas suffisamment représentés à l'étranger en matière de culture et d'échanges.

Qu’il est d’une nécessité absolue pour ces pays de participer aux enjeux de la mondialisation et surtout de la mondialisation culturelle.

Que la richesse culturelle de ces pays et plus particulièrement le Togo constitue de nos jours leur seule vraie puissance et pourrait ainsi constituer pour eux un atout important dans les sphères de négociations internationales.

Que l’échange équitable ainsi que le dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples, basés sur la compréhension et le respect mutuels et l’égale dignité des cultures, prônés pas l'UNESCO pour être la condition sine qua non de la construction de la cohésion sociale, de la réconciliation entre les peuples et de la paix ente les nations ne sont pas suffisamment appliqués par manque de représentativité des pays en développement.

Qu’après le constat de la faillite de la diplomatie classique en matière de règlement des différends internationaux, il soit important d’établir des ponts pour éviter le « choc des civilisations » qu’évoquait Samuel Huntington dans son essai très controversé paru en 1996.

Qu’il urge donc de redéfinir une nouvelle politique culturelle des pays en développement et plus particulièrement le Togo en privilégiant la diplomatie culturelle.

UN REGARD SUR LA DIPLOMATIE CULTURELLE

Définition

Davantage centrée sur la culture comme identité propre aux acteurs dans le cadre de la mondialisation, la diplomatie culturelle vise à l'échange de points de vue, à l'amélioration de la connaissance des autres cultures, à la comparaison des façons de faire à travers le monde afin d'aplanir les différends que la diplomatie classique ne parvient pas à résoudre (sources Wikipédia).

Cadre du sujet

La diplomatie serait ainsi une solution alternative aux différents problèmes des relations internationales et côtoierait la diplomatie classique pour un développement durable.

Les grandes puissances comme la France, les Etats-Unis, l’Allemagne l’ont très compris et depuis longtemps ont associé cette nouvelle forme de diplomatie à leur politique internationale. C’est ainsi qu’il ne sera pas surprenant de constater qu’à chacune des représentations politiques de ces pays, il est associé une représentation culturelle. On parle souvent dans ces cas de Centres Culturels Français, de Goethe-Instituts et de Centres Culturels Américains mais aussi de nombreux ONG et associations culturels.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon un rapport effectué par Françoise Ploquin et Jean-Claude Demari, le réseau de centres culturels français représenterait aujourd’hui 151 centres à travers le monde. Le nombre des centres culturels américains ne devrait pas être très loin de celui des français. Les Allemands n’en sont pas du reste avec leur puissant réseau d’Instituts Goethe. Tout compte fait, ce sont tous de véritables instruments de politiques étrangères, de lobbyings et d’échanges socioculturels.

Il ne faudrait pas perdre de vue la recrudescence des organisations culturelles privées de ces pays surtout des associations et des ONG qui abondent de plus en plus la scène internationale.

De nos jours beaucoup de pays émergeants tels que la Chine et le Brésil se sont aussi lancés dans la course. On pourrait aisément constater l’ouverture ça et là des centres culturels ou des centres de formation linguistique de la part de ces pays. Un exemple illustrateur est l’ouverture à Lomé, au Togo, en Septembre 2008 d’une faculté de formation de langue chinoise à l’Université de Lomé. Tout ceci témoigne de l’importance du nouveau rôle joué par la diplomatie culturelle et de l’importance qu’elle a dans les sphères des relations internationales.

Mais quelle place occupe le Togo dans ce décor ?

C’est toute la problématique de notre sujet qui est l’objet de la présente chronique et dont la suite vous sera proposée dans les jours à venir. A suivre…

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